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Camjac à travers les siècles

            S'étendant sur une superficie de 2303 hectares, la commune de Camjac résulte de la fusion en 1829 des communes de Camjac-Le Bosc et de Frons-Maury qui avaient été créées en 1790 au moment où la nouvelle division administrative avait été appliquée en France. Les deux communes de Camjac-Bosc et de Frons-Maury étaient en 1790 les héritières des deux communautés qui existaient sous l'Ancien Régime. Cette décision de 1829 ( ordonnance royale du 20 mai ) avait demandé treize années de démarches et de procédures, entreprise par Amédée Imbert du Bosc, premier magistrat de la commune de Camjac-Le Bosc depuis 1813, légitimiste qui occupait encore les fonctions de conseiller d'arrondissement et de conseiller général. Elle s'accompagna alors du transfert de la mairie de Frons à Camjac tout en instituant un sectionnement électoral qui perdura ensuite pendant des décennies jusqu'aux années 1980. L'origine du toponyme Camjac est à rechercher – à l'image de Layssac, de Montmeyrac, de Tauriac et de Rancillac – à l'époque gallo-romaine lorsque de grands domaines s'établirent de part et d'autre de la voie romaine - « lo camin grand vieil -, l'ancien grand chemin, pour les anciens – qui raccordaient Toulouse à Lyon par Albi, le Ségala et Rodez. Au cours des siècles, la commune n'a jamais comporté de bourg-centre mais une quarantaine de hameaux ou de villages dont les plus importants étaient au moment du recensement de 1846 La Vialette ( 110 habitants ) et Pouzols ( 60 habitants ) pour la section de Frons, Le Fraysse ( 88 habitants ) et Le Navech ( 75 habitants ) pour la section de de Camjac. La Croix-Rouge n'existait pas en 1846 tandis que Frons ne regroupait que 36 habitants.

 

       Pendant longtemps et jusqu'au XIXè siècle, la mise en valeur du Ségala a concerné avant tout les vallées ( le Viaur et ses affluents ) avec une agriculture basée sur le petit élevage ( brebis ), les cultures fruitières et de la vigne, la culture du chanvre dans les parcelles en bordure du Viaur et sa transformation en toile qui était vendue sous l'appellation de toile de Rodez. Cette situation explique l'importance d'un village comme le Navech jusqu'à la crise agricole des années 1885-1890. Il constituait avant la construction de la départementale 10 ( Figeac-Lodève par Réquista et Camarès ) le point de passage imposé des habitants de Centrès pour rejoindre Naucelle, chef-lieu de canton. Au Moyen Age, on franchissait le Viaur à l'aide d'un bac ou d'une barque : la nauc en langue d'oc, d'où le nom du Navech, bien que l'on retrouve dans les archives la mention des Naves pour désigner le village au XVIIIè siècle. Puis des passerelles en bois les remplacèrent, souvent emportées ou détériorées par les crues de la rivière. Le pont actuel, en pierre, a été construit dans les années 1850. A l'époque de la prospérité de la petite agriculture de vallée, Le Navech profita des activités liées à la culture du chanvre. Trois foires s'y déroulaient chaque année le 6 mai ( foire du chanvre ), le 6 septembre et le 15 janvier. La mise en valeur des plateaux à partir de la dernière décennie du XIXè siècle et surtout après l'arrivée du chemin de fer ( 1902 ) qui permit d'acheminer plus facilement chaux et engrais, entraîna de nombreux départs dans la vallée du Viaur ( 31 habitants seulement, en 1911 au Navech ) puis le transfert des foires du Navech à la Croix-Rouge, village neuf, où se concentra bientôt toute l'activité ( école, mairie, artisans, commerces).

     La notoriété de la commune de Camjac repose en grande partie sur la présence d'un château au village du Bosc qui a appartenu à la même famille, de père en fils ou d'oncle à neveu, de 1180 à 2016 – disparition le 12 août 2016 de Nicole Tapié de Céleyran, héritière directe de son grand-père Raoul Tapié de Céleyran, qui était l'aîné des cousins germains de Lautrec – ce qui est remarquable. Dans cette demeure, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec ( 1864 – 1901 ) a séjourné souvent auprès de ses deux grand-mères, Louise Tapié de Céleyran et Gabrielle de Toulouse-Lautrec qui étaient sœurs. Il y a dessiné des scènes de chasse, des chiens et des chevaux ; il y a peint des membres de sa famille et des manœuvres militaires. Le château du Bosc a accueilli les premiers visiteurs à Pentecôte 1954 tandis que la famille Tapié de Céleyran a obtenu pour les toitures et les façades l'inscription à l'inventaire des monuments historiques le 9 juin 1971. Depuis les années 1960, de nombreuses émissions ont été tournées au Bosc sur le peintre et ses débuts d'artiste, son enfance et sa famille. Le téléfilm La Grande chasse de Jean Sagols y a été également tourné, en 1979, avec Michel Galabru, France Dougnac, Michel Albertini et Philippe Lemaire.

 

Principales curiosités :

 

Eglise Saint-Pierre-aux-Liens de Camjac (1846 ) : une cloche de 1670 ; une cuve baptismale en pierre ( XIVè – Xè siècles ) ; fresques néo-romanes de 1956-1957 réalisées par une équipe de l'école des beaux-arts de Clermont-Ferrand.

Eglise Saint-Jacques de Frons (1848 ) : grand rétable de Xavier Jeanjean, menuisier à La Selve (1857).

 

Oratoire de La Garde, à 500 mètres de l'église de Camjac, dédié à un ancien desservant de la paroisse, l'abbé Geniez ( 1871-1938 ), composé d'une énorme meule à écraser le grain.

 

Monuments aux morts des deux guerres à Camjac : il présente la particularité d'être associé à la statue de la Vierge ; c'est rarissime dans l'Aveyron. Le monument de Frons est plus « guerrier » avec la représentation du poilu de la Grande Guerre.

 

Nombreuses croix de chemins ou de carrefours en fer forgé ou en pierre devant lesquelles les convois funèbres, se rendant à pied entre le domicile du défunt et l'église paroissiale, s'arrêtaient. Croix du jubilé 1865-1885, en pierre à la Croix-Rouge. Croix de 1809 en pierre, accolée au cimetière de Camjac. Croix de cimetière du XIXè siècle à Frons.

 

Ruisseaux du Lecouls, du Vernhas, du Congorbes, tous les trois affluents du Viaur.

 

Des moulins tournaient, autrefois, sur le Viaur au Navech. Sur le Lecouls, un moulin est attesté à La Mouline depuis 1378 qui a été transformé en minoterie au XIXè siècle. Trois fonctinnèrent à la Vialette et le roudet du moulin-bas ( 2 mètres de diamètre, équipé de 24 cuillères ou esclops ) est exposé dans l'une des antennes du musée du rouergue à Salles-la-Source.

 

Four à pain à La Vialette, restauré en 2011.

 

Passerelles : - sur le Congorbes, aménagée en 2011, qui permet de franchir le ruisseau pour rejoindre depuis La Vialette les hameaux de La Fabrie et de Sabin   ( Commune de Camboulazet).

                       - la Planque de Maffre, sur le Viaur, immortalisée à la Belle Epoque par la réalisation et l'impression d'une carte postale, empruntée autrefois par les habitants de Tayac et des environs pour se rendre à l'étude notariale de Frons.

 

                                                                                                           Daniel Crozes



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